Vous partez travailler à l’étranger, ou travaillez déjà à l’international, et vous vous posez des questions par rapport à votre retraite ? De nos jours, il n’est pas rare d’avoir effectué une partie de sa carrière à l’étranger, au sein d’un ou de plusieurs pays. Il n’est déjà pas simple d’évaluer le montant de sa retraite en ayant travaillé toute sa vie en France, et cela se complique encore davantage quand on y ajoute des périodes de travail à l’étranger ! Démarches, cotisations, nous vous expliquons tout.
Cotiser pour sa retraite en travaillant en Europe
Bonne nouvelle : les différents systèmes de sécurité sociale des pays de l’Union Européenne sont coordonnés. C’est également le cas de ceux d’Islande, du Liechtenstein, de la Norvège et de la Suisse.
Lorsque vous aurez atteint l’âge de la retraite fixé par le pays dans lequel vous vivez, chaque pays d’Europe dans lequel vous aurez travaillé pendant au moins une année vous versera une pension de vieillesse. Ainsi, si vous avez travaillé dans quatre pays d’Europe différents, vous recevrez quatre pensions distinctes.
Les types de pensions de vieillesse
Le montant de ces pensions sera calculé en fonction de vos périodes de cotisations dans chacun d’entre eux. Il existe deux modes de calculs :
- La pension « nationale »: la pension à laquelle le travailleur aurait droit dans chaque pays est calculée en appliquant uniquement la législation nationale, c’est-à-dire en ne prenant en compte que les périodes cotisées dans ce pays.
- La pension « communautaire »: chaque pays calcule la pension à laquelle le travailleur aurait droit en tenant compte de l’intégralité des trimestres accomplis dans tous les pays de l’Union Européenne. Le montant est ensuite ramené au prorata du temps cotisé dans le pays.
Le montant le plus favorable entre les deux résultats est ensuite retenu.
Vous devrez effectuer votre demande de pension dans le pays dans lequel vous résidez, sauf si vous n’y avez jamais travaillé. Dans ce cas, il faudra vous adresser au régime de sécurité sociale du dernier pays dans lequel vous avez travaillé.
Une fois la demande effectuée
Une fois votre demande effectuée, vous recevrez le document P1, qui n’est autre qu’une note récapitulant l’ensemble des décisions prises par chaque pays concernant votre demande de pension. Vous y retrouverez notamment les différentes périodes d’assurance prises en compte.
Pour faciliter le calcul de votre retraite, il est vivement recommandé de demander à chaque pays dans lequel vous aurez travaillé un relevé de vos périodes de cotisation, et de bien conserver votre numéro d’assuré local.
Retrouvez la vidéo récapitulative réalisée par la Commission Européenne pour y voir plus clair.
Cotiser pour sa retraite en travaillant hors de l’Europe
Si vous avez travaillé hors d’Europe, il convient avant tout de vérifier s’il existe une convention bilatérale entre la France et le pays dans lequel vous avez travaillé. Retrouvez la liste des pays sous convention sur le site de la CLEISS (Centre des Liaisons des Européennes et Internationales de la Sécurité Sociale).
Si vous avez travaillé au sein d’un pays disposant d’une convention avec la France, des accords permettront de calculer vos droits de pension, suivant deux méthodes :
- Le calcul par totalisation-proratisation: le nombre total d’années de travail dans chaque pays est comptabilisé, et le montant des droits à la retraite est ensuite établi comme si vous aviez effectué la totalité de votre carrière dans un seul pays. Le montant que vous toucherez est donc calculé au prorata du temps passé respectivement dans chaque pays.
- La liquidation séparée des retraites: il s’agit ici de toucher deux pensions distinctes, comme c’est le cas pour les individus ayant travaillé au sein de plusieurs pays d’Europe. Cette solution se révèle souvent plus avantageuse si vous avez effectué la majeure partie de votre carrière en France.
Si le pays dans lequel vous avez travaillé ne dispose pas de convention bilatérale avec la France, vous toucherez les différentes retraites séparément. Il est alors conseillé d’être très attentif aux conditions mises en place : certains pays imposent d’être résident sur place pour pouvoir toucher sa retraite.
Cotiser pour sa retraite additionnelle en France volontairement
Il faut savoir qu’un travailleur expatrié relève obligatoirement du régime local du pays dans lequel il exerce son activité. Néanmoins, en plus de la pension de retraite du pays dans lequel vous travaillez, il est tout à fait possible de souscrire à l’assurance volontaire de la Caisse des Français de l’étranger. Cela vous permettra d’avoir le droit à la retraite de base française, gérée par la CNAV, la Caisse nationale d’assurance vieillesse. Vous n’êtes cependant pas pour autant libéré de vos obligations locales : vous cotiserez alors deux fois.
Il est également possible de cotiser pour une retraite complémentaire, auprès de vos caisses habituelles, ou bien auprès des caisses spécialisées, telles que la Caisse de Retraite des Expatriés (CRE) pour les employés, ou l’Institution de Retraite des Cadres et Assimilés de France et de l’Extérieur (IRCAFEX) pour les cadres.
Enfin, en cas de trimestres manquants, il est possible de racheter des périodes d’activité à l’étranger auprès de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse, pour pouvoir bénéficier d’une retraite de base complète.
Remarque : l’ensemble de cet article concerne uniquement les travailleurs disposant d’un contrat de travail local. En effet, les employés « détachés » continuent à cotiser au régime général de la Sécurité sociale française, leur retraite est donc calculée comme s’ils n’avaient pas quitté le territoire français.